Dans leur réalité géographique sociale, et dans l'imaginaire associé aux territoires, on distingue:
Le TERRITOIRE-VILLAGE -" BBON"- C'est le dedans, le ICI.
Humains, animaux domestiques, plantes domestiquées.
Le TERRITOIRE-FORÊT - " DLEI" C'est le dehors, l' AILLEURS.
Entre ces 2 territoires:
LE TERRITOIRE des RIZIERES et des JARDINS-" DRON"- visité par les fauves et les revenants.
L'OREE de la FORÊT / LE CIMETIERE: -"PÖSAT", non loin du village mais sous couvert d'arbres. ( Grand Mère Brousse et Diung, héros mythiques vivent en lisière de forêt, eux qu' on invoque rituellement en tête des ancêtres.)
La FORÊT - "DLEI"- n'est pas homogène.
"La forêt humanisée": de proximité, aux abords du village, où les FEMMES font les ceuillettes, et vont ramasser le bois. La forêt claire au-delà des rizières où sont les troupeaux de buffles gardés par les enfants. Elle appartient à la communauté villageoise.
" La forêt du chasseur (mögap)": Monde de l' AILLEURS qui n'appartient à personne.
Les hommes y vont chercher le gros bois de contruction, les chasseurs y chassent les FAUVES.
Ces différents espaces réels renvoient à différents espaces d'imaginaire.
La forêt rêvée des Jörais n'est pas la forêt imaginaire des européens.
Emmener l'écoutant dans cet espace est pour moi un pari.
Bien sûr, nous sommes prisonniers de nos propres schémas de représentation, de nos propres connaissances ou méconnaissances des lieux géographique, mais la PAROLE plus que n'importe quel moyen d'expression permet ce CHEMINEMENT vers des TOPOGRAPHIES INTERIEURES, des LIEUX de RÊVERIE COMMUNE, à la CROISEE DES IMAGINAIRES...
La FORÊT RHINOCEROS-ELEPHANT ou "DLEÏ RÖMAH-RÖMAN": l' AILLEURS de tous les dangers, ou la forêt des fauves.
Seul le mogäp traverse tous les espaces, du village à la forêt des fauves.
La FORÊT LIEU des FEES et des FAUVES
Le LANGAGE- FORÊT est une " PAROLE-AILLEURS"
Lien vers le " Langage-Forêt": clique sur l'oiseau:
L'eau tient une grande place dans les cours d'amour.
C'est le lieu où l'on se baigne, donc où l'on se déshabille. Dans le " PARLER-FORÊT", la relation de l'eau et du sexe, il faut comprendre les symboles ou images.
La femme est un ETANG, une eau dormante. L'homme est RIVIERE, eau courante.
Autrement dit, le rôle de la femme est de rester à la maison, de s'éloigner très peu du village. Celui de l'homme est d'aller loin en forêt, chasser.
Seules les femmes-forêts courent les bois, mais elles sont maîtresses des eaux dormantes et courantes...
Diung et Mère Brousse vivent près de la rivière Ayun, dans laquelle ils pêchent les poissons.
C'est au bord de cette même rivière que Diung, prisonnier des HOMMES TIGRES apercevra l'hypnotisante FEMME OISEAU, divinité des eaux et des forêts.
C'est dans l'eau que s'accomplissent de nombreuses métamorphoses.
Que l'on laisse la peau des apparences (souvent de laideur incarnée comme celle de GAUCHIS ou de GIL-LE-FOU, comme celle voulue par la fille-forêt décidant de s'enlaidir de toutes écailles, plumes et griffes de la création, par dépit amoureux) pour retrouver la NUDITE ORIGINELLE qui ne peut être que BEAUTE, ECLAT du SOLEIL...